La deuxième perte se produit pendant la saison, principalement en raison du mauvais jugement des agriculteurs quant au moment d’appliquer les pratiques agricoles. La protection tardive des cultures contre les parasites et les maladies est responsable de 20 à 40 % de pertes de rendement chaque année, et ce n’est là qu’un des facteurs qui influent sur les rendements. Les solutions numériques aident les agriculteurs à prendre des décisions opportunes sur la base de faits et de la situation en temps réel dans les champs. Par exemple, le logiciel AGRIVI surveille en permanence les conditions météorologiques dans les champs et alerte les agriculteurs en cas de risque de mauvais temps ou de ravageurs et de maladies.

Traçabilité des aliments

La troisième perte que subissent les agriculteurs se situe au moment de la vente du produit, lorsque le prix de leurs récoltes dépend de la qualité réelle et de la capacité à garantir la sécurité alimentaire. La demande de prouver la traçabilité des aliments est de plus en plus forte, tant de la part des consommateurs que des détaillants qui achètent directement aux agriculteurs. Les agriculteurs doivent présenter chaque produit en indiquant quand et où il a été planté, comment il a été traité et sa valeur nutritive. Sans la numérisation de chaque étape de la production, il est impossible de montrer ces informations de manière transparente.

L’expérience des agriculteurs est présente. La numérisation supprime les triples pertes dans la production agricole, donne des résultats mesurables et aide les agriculteurs à faire plus de bénéfices et à s’assurer une vie meilleure. La mise en œuvre de solutions numériques n’est pas difficile, les agriculteurs peuvent commencer à les utiliser rapidement, quelle que soit la taille de leur production.

Voici comment l’agriculture digitale pourrait révolutionner les communautés rurales touchées par le COVID-19

Le COVID-19 nous a rendus tous dépendants de la technologie digitale, mais nous devons veiller à ce que les plus pauvres du monde ne soient pas laissés pour compte.

Les technologies numériques peuvent particulièrement améliorer la vie des agriculteurs et des travailleurs agricoles.

L’agriculture numérique – où les agriculteurs utilisent les technologies digitales pour accéder à des informations utiles – pourrait révolutionner la manière dont les communautés assurent leurs moyens de subsistance.

Alors que COVID-19 nous a rendus plus dépendants que jamais des technologies numériques, il est temps de veiller à ce que cette révolution ne laisse pas les communautés les plus pauvres du monde plus à la traîne. L’augmentation des investissements dans les technologies destinées à aider les petits exploitants agricoles aura des retombées considérables bien après la fin de la pandémie.

La pandémie de COVID-19 est en train de remodeler les sociétés du monde entier, en partie en accélérant la révolution numérique qui était déjà en cours au début de l’année. Depuis, les entreprises ont institué le télétravail de masse. Les rencontres internationales se déroulent désormais en ligne, les chefs d’État et d’industrie participant depuis leur domicile. Les étudiants apprennent à distance et les paiements numériques prennent de plus en plus le pas sur les paiements en espèces.

Cependant, la technologie influençant plus que jamais nos vies, il existe un risque qu’elle se répande de manière inégale, creusant les inégalités existantes et laissant les personnes les plus pauvres du monde encore plus à la traîne. Ce n’est pas une fatalité. Les technologies numériques peuvent contribuer à mettre fin plus rapidement à la pauvreté et à la faim dans le monde, notamment dans les zones rurales des pays en développement, où la majorité des gens vivent de l’agriculture.

L’agriculture digitale – par laquelle les agriculteurs utilisent des téléphones mobiles et d’autres technologies numériques pour accéder en temps réel à des informations agricoles personnalisées et exploitables – pourrait révolutionner la manière dont ces communautés assurent et améliorent leurs moyens de subsistance. En faisant les bons investissements aujourd’hui, alors que de nombreux agents de vulgarisation agricole ne peuvent pas rendre visite aux agriculteurs en personne, nous pouvons donner un coup de fouet à l’adoption du numérique et commencer à combler l’écart de revenus qui a longtemps freiné les zones rurales.